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Sarkozy le « off » de Lisbonne : Pour un jeu de Com’, c’est un jeu de Com’!

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Les relations pouvoir/medias sont compliquées par essence. La soif d’immédiateté et de « buzz » sur internet a fait voler en éclat les balises du journalisme.
Les propos excessifs de Lisbonne, tenus par Sarko « Off  the record» pour se dégager des griffes de l’affaire de Karachi lui sont revenus en pleine poire. La faute à qui? Detoxinfo vous donne humblement les clés pour comprendre ce qui se passe entre les journalistes et leurs interlocuteurs.

Avec Sarko, le jeu a vu ses règles totalement chamboulées. L’Hyper, toujours friand d’une provocation qui pourrait lui servir in fine, se retrouve depuis toujours coincé d ans telle ou telle polémique. Sans objet ou parfaitement préméditée, à l’instar du nettoyage des banlieues au « karcher » et maintenant de la « pédophilie » journalistique. Dernier imbroglio lancé du Portugal.

Ce qu’il s’est passé à Lisbonne est simple et connu de tous les « vrais » professionnels, espèce en voie d’extinction ultra-rapide sous les coups de boutoirs du Net.

Nicolas Sarkozy, vendredi 19 novembre en marge du sommet de l’OTAN au Portugal, invite une quinzaine de journalistes pour une réunion informelle dite « Off » ou « Off the record », littéralement « en dehors de tout enregistrement ». Par extension : dont les informations délivrées ne sont pas destinées à être créditées nommément. Des éléments plus précis, plus confidentiels peuvent être délivrés lors de ce genre de réunion car ils pourront être dilués, attribués en général mais pas à une source officielle.

De fait, le « Off », s’accorde idéalement à un nombre restreint de journalistes mais pas à autant de confrères car la confidentialité devient alors un leurre. Ce que sait tout homme politique ou acteur public, dûment briefé par ses conseillers.

Certains journalistes, avec leurs raisons propres, affirment ne jamais transgresser un « Off ». Ce qui est bien car ceci permet de travailler en confiance de part et d’autre du micro et du bloc note. Mais naïf dans le cas de Lisbonne. Car trop de monde, trop de paramètres incontrôlables. Comme les techniciens portugais qui ont enregistrés les échanges présidentiels d’autant plus facilement qu’ils ne comprennent pas le français…

Et vlan, la parfaite organisation sarkozyenne n’avait pas prévu ce dérapage technique et les fuites qu’il a engendré. Obligé d’envoyer la garde pour faire effacer les bandes. Ca la fout mal et est totalement contre productif car il n’y a pas mieux pour attirer l’attention.

SARKO, CALME

Notre Sarko, version Off, pour se défendre d’une question sur son implication dans les sous marins de Karachi crie à la menterie sur l’air de la calomnie et ponctue son exemple en disant que lui aussi il peut accuser les journalistes de n’importe quoi! De « pédophilie » par exemple alors que cela ne reposerait sur rien. CQFD, peut-être. Mais comme il ne sait jamais s’arrêter, le voilà qui ajoute en sortant « amis pédophiles, à demain !»… C’était jouer avec le feu et Sarko , calmé, le sait.

Stupéfaction, indignation, humiliation. Les nombreux confrères sont-ils tenus au « off »? Ils se tâtent ,attendent quelques jours, puis certains brisent la règle de confidentialité. Ici très relative.

Car il y a un degré supérieur au « off » : le « Deep background », contexte à la confidentialité « profonde« , inviolable et connu surtout des journalistes d’agences : AFP (Agence France Presse), Thomson-Reuters, Bloomberg, Associated Press. Là, impossible de transmettre quoi que ce soit, par écrit ou forme audiovisuelle. Vous repartez avec un secret dont vous êtes le seul dépositaire. Frustrant, certes, mais ferme. Sinon, adieu vos sources !

Sinon existe le « On the record ». Là, tout est permis (mais c’est quand même mieux d’enregistrer pour éviter les conflits a posteriori…). On cite sans problème. Cela passe par un interview ou un communiqué officiel. Le journaliste hiérarchise les infos qu’il choisit dans la masse de ce qu’on lui donne.

C’est cela Le Boulot. Choisir. En fonction de l’actualité et de sa pertinence. Cela s’apprend pendant des années et construit des professionnels fiables.

Pour la petite histoire (allez dans les archives de detoxinfo en recherchant « AFP ») , en 2008, l’UMP avait fait pression, sans succès, sur l’agence française nationale l’AFP pour que cette dernière reprenne in extenso ses communiqués. On se demande si le parti majoritaire du Leader Minimo aurait, lui aussi, choisi les termes de sa prose. En bannissant les insultes et les blagues à deux sous.


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