La communication politique est pathétique voire névrotique. En lieu et place d’un souhaitable débat sur les innombrables problèmes que rencontre notre société, les grands partis s’épuisent dans un gagne terrain dont l’objectif est d’accroître à tout prix la « visibilité ».
Alors que ce mardi est attendue l’annonce de la candidature de Martine Aubry à la course de fond pour les présidentielles de 2012, le Leader Minimo avait, la veille, judicieusement choisi de ressortir des cartons le « Grand Emprunt » de 35 milliards d’euros afin d’en dresser un bilan au sein d’une rare conférence de presse baptisée « Investissements d’avenir ».
Comme « Tempête du désert » ou « opération Licorne », l’évènement compte goutte – cette conférence de presse n’est que la quatrième du quinquennat – regarde la ligne bleue des Vosges : l’Avenir….
Un avenir à court terme puisque « le bon sens » et « l’intérêt général » vantés à tour de bras dans ce discours pro domo balancé par le Sarko de campagne ne doivent pas quitter les pensées de l’électeur d’ici dix mois.
Et de fustiger à nouveau les 35 heures, que l’Allemagne a repoussé de toutes ses forces gagnant « croissance » et « emploi ».
« ANALYSE RAPIDE »
Passant sur le fait que la croissance du grand frère outre-Rhin tient plus à une politique de commerce extérieur pertinente et que l’emploi en France n’a guère profité du « travailler plus pour gagner plus » (épatant moyen de bloquer les nouvelles créations de poste..).
Ce tacle sur les 35 heures est allé droit au cœur d’Aubry à la veille de l’annonce de sa candidature aux primaires.
Sarko lui, pense le moins possible à juin 2012. Il a « des obligations » et il ne « peut pas (s’en) distraire ». « 2012 c’est l’année prochaine, dire qu’on ne pense pas à l’année prochaine, personne n’y croirait ! », s’est-il néanmoins permis de préciser. Les choses vont toujours mieux en les disant… Ou en se rasant.
Sur les 35 milliards, une bonne vingtaine va à la Recherche (Ouf ! le budget du CNRS a d’ores et déjà diminué de 10% et les chercheurs ne cherchent plus que des …crédits) et à l’innovation, un gros milliard, c’est de bon ton, à la sureté nucléaire…
Ne pas insister surtout sur le fait que l’opération accroît la dette française même si elle se fait pour les deux tiers sur les marchés financiers (les français n’étaient pas chauds pour vider leur bas de laine ».
Essayant donc de ramener le plus possible les questions plus ou moins acérées du parterre vers « l’Avenir », l’homme de campagne n’a pu éviter d’évoquer la part de son bilan concernant le pouvoir d’achat. Il a donc choisi de s’abriter derrière les résultats pratiques des indices serviles calculé par des instituts d’Etat : l’inflation est contenue. Circulez, il n’y a rien n’a voir !
D’ailleurs qui dit mieux ? Que dire du programme économique des socialistes Monsieur le Président ? Simplement une analyse « rapide », pour l’heure elle demande à être « développée ». Pas question de leur donner le micro et puis quoi encore !